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lundi 30 mars 2015

Histoire des marques : la série Trans-Oceanic de Zenith Radio Corp.

Lors de ma récente visite à SARATECH 2015, j'ai eu le plaisir de contempler de  magnifiques
 postes de radios portables , ceux de la série Trans-Oceanic de chez Zenith Radio Corp, marque américaine. De ces derniers, je ne connaissais que le modèle 3000, et encore pour l'avoir approché chez un revendeur au début des années 1970, mes moyens financiers de l'époque ne me permettant pas de l'acquérir....Je ne savais pas, en regardant cette collection , que la gamme complète de la série " Tran-Océanic" s'offrait à mes yeux. Pour ceux qui étaient présents à cette manifestation, j'espère qu'ils purent admirer ces équipements, le contraire eut été dommage.  De retour à la maison, je commençais mes recherches sur la toile et je suis heureux de vous présenter, non pas l'histoire de la marque Zenith Radio Corp, je réserve cela pour un prochain article, mais celle de la série Trans-Oceanic.

Trans-Oceanic (TO) est le nom donné à une série de radios portables produites de 1942 à 1981 par la firme américaine Zenith Radio Corp. Celles-ci revêtent des caractéristiques communes, à savoir, une très grande qualité de fabrication et de finition, des performances remarquables et un poids que nous pourrions qualifier de "conséquent".
Eugene F. McDoànald (1886 -1958), homme d'affaire américain qui avait servi comme lieutenant commandant dans la marine américaine dans la Première Guerre mondiale, rejoint en 1921 la Zenith Radio Corp, lui apportant les moyen financiers nécessaires à son développement. Grand admirateur de la technique, il considérait que les produits de l'entreprise devaient inclure les dernières avancée, et être construits avec soin, la qualité faisant la réputation. Il resta  à la tête de l'entreprise de 1923 à 1958.

Passionné de voile, il possédait l'un des plus grands voiliers de la région des Grands Lacs, le Mizpah. Souhaitant disposer à son bord d'une radio pouvant recevoir les émissions en ondes courtes et moyennes, il demanda à ses ingénieurs de réaliser plusieurs prototypes de radios portables. Vers la fin de l'année 1940, ils disposèrent de plusieurs concepts et étaient prêts à lancer la production.


Le Trans-Oceanic Clipper Sailboat
Le Trans -Océanic Bomber
La série Tans-Oceanic a  été lancée en octobre 1941,deux mois avant l'attaque de Pearl Harbour, avec le modèle 7G605 'Trans-Oceanic Clipper Sailboat", avec un voilier dessiné sur la grille du haut-parleur. Vendu à 75 US $ pièce, soit l'équivalant de 1.250 US$ de nos jours (1.150 €), se fut un succès immédiat malgré le prix. Après l'attaque japonaise, le voilier fut remplacé par un avion dont le dessin reprend la forme du célèbre B-17, la forteresse volante., le" Clipper" devenant " Bomber" Le 22 avril 1942 l'administration fédérale américaine décrète le "war planning board  federal  edict", un  décret imposant à  tous que la production industrielle doit être consacrées à l'effort de guerre.  




Au cours des six mois précédents cette date, plus de 100.000 personnes passèrent commande du "Trans-Oceanic Clipper" et seulement 35.000 exemplaire furent commercialisés. Après la publication du décret un millier d'exemplaires sortirent des ateliers avec les stocks de pièces disponibles. Ils furent offert par Zenith Corp à des personnalités américaines, civiles ou militaires, ou à des cadres de l'entreprise.
Le Zenith  Trans-Oceanic Clipper  est un récepteur super-hétérodyne  portable couvrant   Les fréquences couvertes s'étalent de 540 - 1620 kHz pour les ondes moyennes et de 6.0 à 6.5 MHz pour la bande des 49 mètres, de 9.4 à 9.8 MHz pour la bande des 31 mètres, de 11.7 à 11.9 MHz pour la bande des 25 mètres, de 15.1 à 15.3 MHz pour la bande des 19 mètres et de 17.6 à 18.0 MHz pour la bande des 16 mètres.  Il est équipé d'une antenne télescopique d'un mètre cinquante et d'une antenne magnétique externe utilisable séparément. Il peut être alimenté par le courant secteur (alternatif ou continu  / 125 v ou 110 v)) et par des batteries incorporées à l'appareil.


Vue intérieure d'un T/O Bomber avec l'antenne
 magnétique fixée à l'intérieur du couvercle arrière
Il comporte sept étages équipés des tubes suivants : 1LN5 - amplificateur RF, 1le3 - oscillateur, 1LA6 -mélangeur, 1ln5 - amplificateur IF, 1ld5 - detecteur et penthode, 3Q5G - amplicateur BF, 117Z6G- redresseur. La recherche des stations  dans les bandes ondes courtes d'effectue avec un condensateur variable à trois cages et l'opérateur dispose d'un étalement des fréquences pour chaque bandes ondes courtes. Cet appareil était l'un des plus performant pour l'époque et sa conception a fait l'objet de plusieurs brevets. Quant à la qualité de la finition, les images parlent d'elles mêmes..


Après la guerre, la série Trans-Oceanic s'agrandit avec un nouveau modèle, le 8G605Y, distribué de 1946 à 1949. Equipé de huit tubes loctal à l'exception du redresseur  en tube octal 117Z6G, l'étage BF utilisait 2 tubes 1LB4 en push/pull. Les gammes de réception étaient identiques à celles couvertes par modèle précédent. Il était vendu au prix de 114 US$ soit 1.190 US$ d'aujourd'hui (1.100 €). Le modèle de 1946 fut remplacé par le 8G605YTZ1 en 1948, puis par le 8G605YTTZ2 en 1949. Les 8G605Y furent produits à 110.000 exemplaire.
Le 8G605Y





Le G500
Mis sur le marché vers la fin de 1949, Le modèle G500 fit le lien entre les années d'après guerre et le début des années 1950. Si d'apparence il ressemblait à s'y méprendre à son prédécesseur,à l'exception d'un écusson portant mention de "The RoyaltY of Radios" apposé sur la partie amovible de l'antenne magnétique et de l'absence du compartiment inférieur de la face avant qui intégrait auparavant le manuel de l'utilisateur et un guide des fréquences des stations en ondes courtes, ces derniers se retrouvant logés à l'intérieur du panneau amovible de la face arrière de l'appareil.  Le changement était à l'intérieur. Le tube redresseur 117Z6 fut remplacé par un composant électronique au sélénium, et les huit tubes furent ramenés au nombre de cinq, tousminiatures. Ces changements eurent pour conséquences la diminution du poids de l'appareil et de la consommation de la pile, sans oublier celle du coût de fabrication. Il fut fabriqué pendant 18 mois seulement et commercialisé durant deux ans au pris de 99,50 US$,  soit 970 US$ aujourd'hui (895 €), à 90.000 exemplaires.


Le H500 fut mis sur le marché en 1951. La nouveau dessin du cadran rectangulaire, plus large, avec son cerclage doré, préfigurait les futurs modèles de la série Trans-Oceanic pour les onze années à venir, jusqu'en 1962 année où les tubes furent abandonnés au profit des transistors. Un autre changement dans l'habillage fut l'utilisation d'un plastique gris au niveau de l'antenne magnétique dont la forme rectangulaire s'arrondit.  Il dispose de  sept bandes en ondes courtes les bandes de 2 à 4 MHz et de 4 à 8 MHz ayant été ajoutées aux précédentes à la demande des militaires américains implantés en Afrique (bandes tropicales) et des navigateurs (bande marine). Ce modèle est sans doute le plus connu de la série commercialisé dans toutes les parties du monde, y compris en Europe. Plus de 245.000 exemplaires ont été vendus entre 1951 et 1954.



Le H500
Le R-520/URR




















Dans les années 1953 / 1954 une version militaire du H500  fut produite sous la référence "Military R-520/URR TransOceanic". De conception plus robuste, avec un revêtement de couleur kaki remplaçant le simili-cuir noir traditionnel, cet appareil est reconnaissable également par sa plaque d'identification du US Army Signal Corps. Cette version militaire était tropicalisée, c'est à dire traitée pour résister à des climats chaud et humide. Elle fut surtout utilisée par les troupes américaines durant la guerre de Corée.


Le B600
En 1954, commence la série  600 utilisant les tubes miniatures jusqu'en 1962. Elle comportera six modèles. Le premier fut le L600 présenté comme le "Super Deluxe Trans-Oceanic" remplaçant le H500. Plusieurs innovations apparurent facilitant son utilisation, comme le cadran en "règle à calculer" (l'aiguille se déplaçant de gauche à droite ou inversement) qui remplaçait le cadran traditionnel type aviation, ou la mise en fonction de l'éclairage temporaire du cadran afin d'économiser les piles. Autre nouveauté, l'enroulement à ressort du cordon d'alimentation ne nécessitant plus l'ouverture du panneau arrière pour connecter l'appareil au secteur. Par contre, si l'auditeur voulait utiliser un casque d'écoute, il était obligé d'ouvrir l'arrière de l'appareil.  Ce désagrément fut réparer l'année suivante avec l'implantation d'une prise casque sur la face avant du nouveau modèle le R600. Sur ce dernier modèle, l'antenne devenait orientable permettant d'affiner la réception. Le T600 comportait une prise pour connecter un tourne-disque, le récepteur étant alors utiliser comme amplificateur audio. Vinrent ensuite le Y600 en 1957 puis le A600 en 1958.  Le dernier de la série fut le B600, dernier appareil à tubes de la série Trans-Oceanic, produit de 1959 à 1962. Il fut vendu à 269.000 exemplaires.


Le 1000
Dès 1957, la série Trans-Oceanic utilisa la nouvelle technologie du transistor avec le modèle 1000. Son démarrage fut plus lent, d'une part en raison de la commercialisation concomitante du B600 à tubes, et, d'autre part en raison de son prix de vente élevé de 250 US$ comparé à celui du B600 à 140 US$ ( soit 2.125 US$ / 1.191 US$ aujourd'hui). L'apparence de ce récepteur transistorisé était en rupture totale avec celle de ces prédécesseurs. Si le simili-cuir noir continuait d'être utilisé sur la face arrière et avant, le chrome et l'acier brossé étaient utilisés. Sur ce modèle, le capot avant pivote vers le bas et laisse apparaître une planisphère indiquant les fuseaux horaires sous laquelle un compartiment permet de loger un fascicule répertoriant les fréquences des stations en ondes courtes.  Le cadran est du même type que le B600 mais la fenêtre de lecture est beaucoup plus étroite, ne permettant d'afficher qu'une bande de fréquence à la fois, la sélection de celle-ci s'effectuant par un sélecteur rotatif situé sur le côté droit de l'appareil. Ce modèle fut le dernier à inclure l'antenne magnétique chère à Eugene MCDonald. A noter l'apparition de la bande des 13 mètres sur le modèle 1000 et des de grandes ondes sur le 1000D. Un autre modèle; le 1000-1 comportait un bloc externe d'alimentation 12 Vcc sur le courant secteur. Il fut commercialisé jusqu'en 1963 et les ventes atteignirent les 165.000 exemplaires.


Le  Royal 3000

En 1962 apparut le Royal 3000 appelé à succéder au 1000. Il se distinguait de son prédécesseur en offrant la possibilité d'écouter la bande FM et ne disposait plus de l'antenne magnétique. Quelques problèmes de finition, au niveau de la fragilité de la poignée en plastique, furent relevés.En 1963, le modèle 3000-1 vit le jour. Il se distinguait du précédent par un bloc externe d'alimentation. Il fut commercialisé jusqu'en 1971 et  83.000 exemplaires trouvèrent un acquéreur.






Le Royal 7000




En 1969, la série Trans-Oceanic Royal 7000 fut lancée sur le marché. Il revêtit une conception modulaire très poussée avec l'utilisation de la technologie des circuits intégrés, éliminant ainsi tous les problèmes inhérents aux transistors. Aux bandes couvertes par ces prédécesseurs venait s'ajouter la VHF, lui permettant ainsi de disposer de 11 bandes. Il permettait l'écoute de la CW et de la SSB. La serie des 7000 fut déclinée en plusieurs modèles: le Royal 7000 en 1969, le Royal 7000-1 en 1971, le Royal D7000Y en 1973 qui produit jusqu'en 1979.








Le R7000

Les derniers modèles de la série Trans-Oceanic furent les R 7000, R7000-1 ET R7000-2 produits sur la période 1979 /1982. Ils offraient une couverture générale de 1.8 à 30 MHz, les ondes logues et moyennes, le FM, la VHF de 108 à 136 MHz (bande aviation) et de 144 à 175 MHz. La gamme comprise entre 26.9 et 27.5 MHz (CB) bénéficiait d'un étalement de bande. Il permettait l'écoute des émission en AM, FM, CW et SSB. Une partie de la production fut délocalisée à Taiwan. Malgré ses performances, ce modèle fut un échec au niveau commercial. Seuls 25.000 exemplaires furent vendus. Plusieurs raisons à cela : le prix éleva, la taille de l'appareil, l'absence d'indicateur digital de fréquence quand il était comparer aux modèles européen de la série Satellit de Grundig et plus encore à la gamme des récepteurs SONY.





Pendant 40 ans, les appareils de la série Trans-Oceanic bénéficièrent d'une excellente réputation et firent le bonheur d'un bon nombre d'écouteurs. De nombreux postes fonctionnent encore aujourd'hui, grâce à la volonté de collectionneurs qui n'hésitent pas à consacrer de nombreuses heures à leur rénovation. Il faut dire que lorsque nous regardons un 7G605 dans sa robe de cuir, c'est extra.....Comparer à nos SDR d'aujourd'hui, cela avait de la "gueule".

Merci de votre visite      
Richard
F4CZV
73







4 commentaires:

  1. Superbe.
    Merci.
    SWL Alain dep 09

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  2. Bonjour Alain, merci pour votre commentaire depuis l'Ariège, beau département de notre région Midi-Pyrénées. 73

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  3. Bonjour très belle présentation j'aimerais bien communiquer avec vous car je possède trois ZENITH mais je ne maitrise pas les alimentations hors piles et j'aimerais acquérir les cordons ou transfos d'alimentation pour pouvoir les vendre en France.Voici mon e-mail si vous voulez bien me joindre/
    guyguy97@hotmail.fr Bien cordialement dans l'attente.
    Guy

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  4. Je recherche cordon alimentation pour Zénith trans oceanic . Merci à la personne qui pourrait m'indiquer où le trouver . fl35@wanadoo.fr

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