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Comment suis-je devenu Radioamateur ?



Il y a des films qui vous marquent à jamais. "Si tous les gars du monde", film de Christian Jacques sorti en 1956 est de ceux-là. Je l'ai vu pour la première fois en 1962, un jeudi après-midi au patronage. Le curé nous l'avait projeté pour nous montrer, sans doute, la solidarité qui peut unir les hommes dans les moments difficiles. Ce film raconte l'histoire d'un bateau de pêche de Concarneau, le Lutèce. Alors qu'il se trouve en pleine mer du Nord, les douze marins à bord tombent malades les uns après les autres après avoir consommé du jambon avarié: ils sont atteints de botulisme. La radio de bord étant hors service, le patron Le Guellec, avant de subir à son tour les effets de l'intoxication, a eu le temps de lance un appel à l'aide depuis un émetteur radio ondes courtes. L'appel est capté par un radio amateur du Bénin. Une chaîne d'entraide se met en place pour faire parvenir des vaccins au bateau en détresse tandis qu'à son bord les derniers  pêcheurs valides s'affrontent: sous les yeux désolés du jeune mousse Benj. Le second du Lutèce accuse Mohammed, le mécanicien, musulman, et seul à ne pas avoir consommé de jambon, d'avoir empoisonné celui-ci. Pourtant, la survie de l'équipage va dépendre d'eux et ils vont devoir apprendre à faire corps pour maintenir leur cap et suivre les instructions radio de leurs secouristes. Pendant ce temps, les radioamateurs de France et d'Allemagne, alors qu'on est en pleine nuit, ont réussi l'exploit de faire acheminer les médicaments de Paris à Berlin, grâce au dévouement d’hôtesses de l'air qui ont transgressé les règlements, à des soldats américains et soviétiques qui se sont alliés pour faire franchir la frontière  entre Berlin Ouest et Berlin Est au précieux colis. Bientôt les médicaments arrivent en Norvège... 


La station FD8AM du Bénin qui a reçu l'appel du Lutèce...


Du haut de mes dix ans, je fus émerveillé par ces messages échangés entre Paris, Munich et l'Afrique. Je trouvais cela formidable de pouvoir discuter de par le monde à travers un micro, un émetteur et un bout de fil tendu entre deux arbres. Je venais d’emmagasiner un bon paquet rêves.  

Le soir même, en rentrant, je regardai le poste de radio familial d'un autre œil. A cette époque, la télévision n'avait pas élu domicile à la maison. Le soir nous, mon père allumait le poste pour écouter les informations sur Radio Luxembourg. Certains soirs, c'était la retransmission d'une rencontre de football ou une pièce de théâtre. Il m'était interdit, bien sûr, de toucher cet appareil, mais il m'arrivait de désobéir, et surtout depuis la projection du film précité.... 

Le poste familial "La Voix de son Maître"
Lorsque je l'allumai, il était "calé" sur Radio Luxembourg. Au début je ne comprenais pas grand chose...PU-GO-PO-OC-MF.....Et toute ces villes étrangères et lointaines. Et cet œil magique, cet lumière verte qui brillait....Beaucoup de mystère pour un novice. Avec le temps, l'expérience arrive. Après quelques temps, j'arrivai à capter des stations de radiodiffusion plus ou moins lointaine, mais sans comprendre le plus souvent car les émissions était en langue étrangère. Et puis il y avait aussi ces bruits bizarres des "ti-ti-ti ta-ti".

Personne dans la famille connaissait le monde de la radio, excepté pour la mettre en marche et trouver une station sur les grandes ondes. Difficile dans ces conditions d'apprendre. J'avoue que j'ai eu de la chance car pas très loin de la maison se trouvait un magasin de radio qui exposait en vitrine des appareils radioélectriques de type militaire. Pour les anciens parisiens, l'enseigne R.AM. leur rappellera certainement de bons souvenirs. J'ai retrouvé sur la toile une publicité de ce "surplus".




Je passai souvent devant ce magasin en restant de longs moments devant la vitrine en me disant qu'un jour je serai l'heureux utilisateur d'un de ces appareils. Un jeudi après-midi, alors que je regardai le matériel exposé, un vendeur sorti et m'invita à rentrer. Il m'avait "repéré" dans le bon sens du terme. J'en ai passé des heures dans ce magasin....à écouter et à apprendre en me faisant le plus petit possible.  

Mon premier poste fut une radio, dont je ne me rappelle plus la marque, récupérée dans une poubelle!!! En plus elle fonctionnait très bien avec un simple bout de fil tendu entre les murs de ma chambre. Je devins donc SWL (Short Waves Listener) écouteur d'ondes courtes. J'y ai passé pas mal de soirée à capter les émissions en français  des stations internationales comme la BBC, Radio Nederland, Radio Moscou, Radio Prague, la RTBF, ORF (la radio autrichienne), Radio Suède......Fidèle auditeur des bulletin DX pour obtenir des heures et fréquences.

Après mes 16 ans, l'école ne voulant plus de moi, j'entrai dans la vie professionnelle. Après quelques mois, j'avais assez économisé pour m'offrir un récepteur de trafic. Enfin. Direction place de la Nation,  à Paris chez RAM, bien évidement. Et me voilà possesseur d'un magnifique BC 342....



BC 342  acheté au prix de 450 Frs en 1970
J'installa alors une antenne long fil sur le toit de la maison, tendue entre deux cheminée. Et ce fut le début de la grande aventure. Au début je continuai l'écoute des radiodiffusions internationales mais très vite je passai sur les stations utilitaires (marines et aéronautiques) et au radioamateur.  Que de longues heures à l'écoute de Saint Lys Radio, la station qui reliait les navires en mer à la France.Et plein de bons souvenirs aussi des bandes amateurs. Mais l'envie d'émettre me démangea rapidement. Je pris l'option de facilité en partant sur la bande des 11 mètres. Nous étions au tout début....Acquisition d'un talky-walky TOKAI. mais bon, en ville , ce n'était pas terrible, même avec une antenne ground-plane sur le toit. Après ce fut un Sommerkanp 40 canaux installé dans ma première voiture, une magnifique 4L. Pas de grand DX à l'époque, uniquement des liaison au grand maximum de quelques kilomètres. Je revins rapidement à l'écoute des ondes courtes et commença à travailler la licence.  Mais il y avait la vie professionnelle, les cours du soir pour passer les examens internes de ma boite afin d'augmenter les revenus! Mais je gardais toujours une oreille pour écouter les ondes courtes avec ma nouvelle acquisition de l'époque, un AME 7G  en provenance de chez mon fournisseur habituel de la place de la Nation. Belle bête de 47 kilogrammes, qui était toujours performant même s'il était sorti de chez le fabricant en 1952. Il fonctionne encore aujourd'hui et je n'ai rien changé -ni lampe, ni résistance, ni condensateur - depuis 35 ans...



Le temps passe vite. Nous sommes déjà en 1983 et, avec mes examens internes en poches, je souhaitai voir du pays. L'avantage des grands groupes c'est qu'ils sont implantés dans le monde entier. Ayant déjà effectué quelques séjours non-professionnels en Afrique et attiré par ce continent, je demandai à y être affecté. Je dérochai alors un poste en Mauritanie.  Un séjour de six mois à Nouakchott puis deux ans et demi à Nouadhibou. 

Avec l'aide d'un collègue mauritanien et beaucoup de patience, je réussis à obtenir une licence radio amateur,
et je pus même choisir le suffixe de mon indicatif : 5T5RG. 




4 commentaires:

  1. Merci pour cet article qui nous rappel nos debut de radio amateur. 73

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  4. tres bon article.ca me rappelle ma jeunesse dans les annees 70je faisais de l'écoute sur un vieux bcl sur 40m en am et j'écoutais les ra et en 1972 je passais ma licence f6chz et me procurer un ft250 de sommerkamp que j'ai toujours.73.

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