John B. Turner fonda en 1924 à Cedar Rapids, Iowa, une entreprise funéraire qu'il baptisa "John B. Turner and Sons" (Turner et fils). Le besoin de disposer d'une sonorisation lors des cérémonies se fit rapidement sentir. Son fils David se lança alors dans une conception artisanale de ce type de matériel pour y répondre. C'est ainsi que naquit, en 1931 "The Turner Company". Avant de devenir une marque de référence dans le domaine des microphones, elle fut à l'origine de la première machine électrique d embaumement.
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| John B. Turner par Grant Wood source : WikiArt |
En 1936, "The Turner Company" fit construire son usine dans le nord-est de Cedra Rapids. A la veille de la seconde guerre mondiale la firme employait 35 personnes. L'effectif monta à 210 salariés durant le conflit dont 85% de femmes. Le site de production fut de nouveau agrandi en 1946. Les ventes se développèrent et en 1950 Turner sortait de ses ateliers 80.000 micros .
En 1952, Turner sous-traitait la partie microphone de Collins Radio, également implantée à Cedar Rapids. Néanmoins, la situation financière de l'entreprise se dégrada en raison d'une transition difficile entre la une fabrication militaire due à la seconde guerre mondiale et la mise en force gamme destinée aux applications civiles.
Pour survivre, la firme fut obliger de se diversifier. Elle se lança dans la commercialisation de convertisseur UHF pour la réception de la télévision. Le démarrage fut difficile. Étonnamment, le succès vint des distributeurs du Mimwaukee qui, dans la première semaine de septembre 1954 en achetèrent plus de 5.000 unités. Le négoce des microphones demeurait cependant problématique en raison d'un volume insuffisant pour assurer sa rentabilité et ce malgré un réseau de revendeurs réparti sur tout le territoire américain et dans une quinzaine de pays, la clientèle étant principalement composée de radioamateurs, d'utilisateurs de sonorisation et de quelques stations de radiodiffusion.
Le tournant décisif fut pris lorsque Turner décida de devenir un fabricant d’équipement d'origine, c'est à dire un sous-traitant fabriquant un sous ensemble intégré à un produit commercialisé par un intégrateur responsable de sa distribution. La concrétisation apparut avec l'ouverture d'un nouveau marché, celui des magnétophone. Les marques commercialisaient ces appareils avec un microphone rarement conçu par elles. Turner se positionna sur ce secteur en créant des petits microphones dynamiques peu coûteux et complets livrés avec leur fiche de connexion selon les spécifications des clients.
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| Turner 500 Catalogue 1962 |
Toutes les grands fabricants de magnétophones aux Etats-Unis firent appel à Turner. A lieu de livrer une quinzaine d’exemplaires à chaque détaillant, la firme en vendit par milliers aux principaux intervenants sur le marché, à savoir Wilcox-Gay, plus tard connu sous le nom Recordio, Telectro, Heath, Webster Electric et la société VM, marques qui ont disparues depuis lors. Turner fournira même IBM pour la partie micro de son dictaphone. La reconnaissance comme acteur incontournable dans le domaine du microphone intervint avec la fabrication de plus de 30.000 unités par an an pour Motorola au cours des années 1960 et le début de la décennie suivante.
En 1967 Turner devint une filiale de Conrac Corporation. et fusionna avec sa société mère en 1971. Au cours de cette période la chiffre d'affaires de Turner passa 5 millions de US$ à 35 millions de US$ grâce au phénomène de la CB. Il ne faut cependant pas oublier l'incidence des groupes de rock et celui de l'église dans la progression des ventes.
Dans les années soixante, des groupes de musique rock a explosé sur la scène et ont commencé à exiger de haute qualité, de type de diffusion micros. Le modèle Turner 500 est devenu un standard. Il n'y a regarder les photos de l'époque pour s'en apercevoir. A cette époque, l'Église catholique remplaça le latin par l'anglais dans tous les services. Cela s'est traduit par un besoin de sonorisation des lieux de culte où il n'a pas été nécessaire avant. Le Turner cardioïde plaqué or, avec la croix appropriée sur la plaque signalétique, a généré de nouvelles affaires pour les distributeurs Turner dans l'ensemble des Etats américains.
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| Turner 350 C |
La CB se révéla être un excellent filon pour Turner. Au début de ce phénomène, les fabricants de microphones s'interrogeaient sur le potentiel de ce marché. Turner, qui était au quatrième rang des fournisseurs de microphone (derrière Shure, ElectroVoice et Astatique) n'hésita pas. Les premiers micros mis en vente provenaient de modèles destinés aux magnétophones, mais, très rapidement, la firme sortit un modèle spécifique, en six mois. Ce fut le 350 C. Dix-huit des vingt-deux fabricants américains de CB l'adoptèrent, Turner l'adaptant selon les spécificités de chacun (couleur, connectique, logo...) et plus d'un millions d'exemplaires seront vendus....
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| Turner + 2 Source : WB4IUY |
Mais les succès incontestables de la marque furent sans aucun doute les microphones pour station fixe avec préamplificateur, le Turner +2 et le Turner +3. Les OM du monde entier les connaissent, et un bon nombre sont encore opérationnels de nos jours dans tous les continents.
En 1979, Conrac Corporation fut cédée à Telex Corporation. Dans les trois mois qui suivirent, la production de l'usine de Cedar Rapids fut arrêtée et transférée dans des sites du repreneur dans le Minnesota et l' Oklahoma. C'est ainsi que cette marque disparut.
La réalisation de cet article a été effectuée en consultant de nombreux sites internet américains spécialisés dans l'histoire de la radio et du matériel ancien. J'espère que cette évocation vous a intéressé et vous remercie de votre visite.
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Richard
Merci
RépondreSupprimerSWL Alain 09