TECHNIQUE - Géo-localisation des émetteurs HF avec les WebSDR.

Station non identifiée travaillant sur 7 089.8 kHz (Link 11 SLEW) géolocalisée avec la méthode TDoA du réseau KiwiSDR.  Le résultat indique un QTH au sud ouest de l'Île de Majorque. (Screenshot KiwiSDR Network/Google Maps/DF5JL

Le réseau des KiwiSDR offre depuis quelques mois une  nouvelle opportunité,  celle de  géolocaliser les  émetteurs HF,  uniquement en utilisant  la  technologie du  web et  sans  posséder  un quelconque équipement. Pour mémoire, il y a à ce jour plus de 300 KiwiSDR répartis sur les cinq continents. Les SWL et les radioamateurs sont souvent confrontés à la tâche de déterminer le lieu d'implantation d'un émetteur, comme, par exemple lors d'une "chasse au renard". La balise émettrice dissimulée sur le terrain est découverte en orientant une antenne manuellement. Plus le signal capté est fort, plus on se rapproche du but et la balise est découverte.

La position peut également se déterminer avec une antenne directionnelle (c'est-à-dire une antenne ne captant que les ondes venant d'une direction donnée) ; l'orientation pour laquelle le signal est le plus fort donne la direction de l'émetteur, il suffit alors de faire plusieurs relevés pour avoir la position de l'émetteur (radiogoniométrie). Cette méthode était par exemple utilisée durant l'occupation allemande de la France pour détecter les émetteurs radio clandestins.

Une autre technique est utilisée, particulièrement dans le cas d'émission mobile, mais aussi en HF, celle de la TDoA - Time Difference on Arrival.  Cette dernière repose sur le principe qu'un signal émit par un émetteur vers plusieurs récepteurs situés en des points différents sera reçu non pas à la même heure, mais à des moments distincts, et ce en fonction de la distance séparant l'émetteur des récepteurs. 

Exemple : recherche du lieu d'émission d'une station intruse dans une bande exclusivement réservée au service amateur.

Le signal capté par le, ou les récepteurs (six au maximum) doit emprunter le même circuit de propagation (onde de sol ou réflexion ionosphérique) et l'émetteur ne doit pas être situé au-delà de 2.500 km des récepteurs.  Il faut alors sélectionner le mode IQ pour chaque KiwiSDR sélectionnés. Ces derniers enregistrent  enregistrent le flux de données IQ au début du processus et l'heure respective. Les différences sont ensuite calculées en utilisant une corrélation croisée par horodatage GPS. Les résultats peuvent alors être affichés sur une carte (Google Maps), sous forme d’hyperboles ou de nuages ​​colorés.

Le comité DARC-HF et le système de surveillance de la région 1 IARU ont déjà effectué quelques

mesures avec le réseau Kiwi SDR. Le 22 juillet, par exemple, un intrus inconnu a interféré avec la réception dans la bande des 40 m à 7 089,8 kHz avec une transmission LINK11 SLEW, un modem numérique utilisé au sein de l'OTAN. Plusieurs passages avec différentes combinaisons de récepteurs à distance en Grèce, sud de la France et du Portugal ont chacun abouti au même résultat de localisation - la station de transmission était située au sud-ouest de Majorque, près de la côte; probablement un navire de guerre de l'OTAN. Une autre mesure a été effectuée sur une station 

à 7 198,0 kHz (AT3004D: PSK2A, 120 Baud, bande passante de 2 600 Hz - souvent utilisée par l'armée russe). La localisation alors indiquait un point situé dans la mer Baltique près de Kaliningrad.

D'autres mesures ont été effectuées avec des émetteurs situés à des endroits connus (signaux horaires et stations de radio) afin de vérifier la précision. Le résultat, avec un peu de pratique et compte tenu de la propagation et de l'emplacement supposé des émetteurs, peut être considéré comme fiable.

Source : article de Tom Kamp, DF5JL, DARC HF Manager
A consulter : KiwiSDR TDOA Direction finding now freely available for public use. RTL.SDR.Com du 11 juillet 2018
Site KiwiSDR :  https://sdr.hu/

Richard

F4CZV
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