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Le 15 octobre 1868 au 43 rue Saint Yves à Brest, naquit Camille Tissot. Fils de Pierre Tissot, officier de marine et d'Adeline Gerardin, bretonne depuis au moins six générations, le jeune garçon et sa sœur, furent élevés essentiellement par leur mère, comme souvent dans les familles de marin.
En 1884, âge de 16 ans, il intégra l’Ecole navale, son père l'ayant vivement encouragé dans ce choix.Deux ans plus tard, il en sortira aspirant de seconde classe. De 1886 à 1889, il embarqua sur plusieurs bâtiments de la Royale et fut promu au grade d'enseigne de vaisseau le 5 octobre 1889. Affecté à la Préfecture maritime de Cherbourg, il en profita pour obtenir son diplôme de bachelier es sciences.Il obtiendra l'année suivante une licence es sciences physique à la Faculté des Sciences de Rennes.
Le 17 mai 1890 il fut affecté sur le croiseur "Coetlogon". Six mois plus tard sa hiérarchie le désigna pour occuper provisoirement la chaire de physique à l'Ecole navale. Il y restera 21 ans ... Tout en professant, il y se consacrera à l'étude des oscillateurs électriques et de leur application. Cependant, les premiers travaux de Camille Tissot portèrent sur l’étude d’un système de
compas capables de fonctionner sans être influencés par la
carapace d’acier qui forme la cuirasse des blockhaus (tourelles
canon des navires). En 1894, il se pencha sur le problème des communications par signaux optiques entre les navires, seule méthode utilisée en cette fin du 19eme siècle pour échanger des informations entre les bâtiments, méthode qui interdisait toute communication nocturne. Il résolu cette problématique par le biais de la polarisation de la lumière.
Dès 1896, il reprendra les théories de Hertz et les expériences de Branly et Popov et poursuivra des recherches indépendantes et parallèles. Il mettra au point son matériel radio avec la collaboration de Branly et du constructeur Ducretet. Le 3 août 1898, soit plus de 3 mois
avant la liaison réalisée par Ducretet entre le Panthéon
et la tour Eiffel qui restera dans l’histoire, il présente devant le ministre de la Marine, Edouard Lockroy, la première liaison radio opérationnelle française en mer entre le navire école "Borda" et le sémaphore du Parc aux Ducs à Brest distant de 1.800 mètres.
La même année, il établit une liaison radio entre l'île d'Ouessant et le phare de Trézien sur la côte. Il créa ainsi la première station côtière française. Cette dernière deviendra Ouessant TSF, indicatif FFU active jusqu'en 1943 puis déplacée au Conquet après la guerre (histoire du Conquet Radio - FFU - à lire ici sur ce blog). Il poursuit sa campagne d'essais dans la rade de Brest et met en place un réseau radio entre différents points de la rade de Brest, puis avec l'ile Vierge (Plouguerneau) et le Stiff (Ouessant).
En 1900, il équipe la Marine nationale de ses premiers appareils de TSF. En 1902, il équipe la station Ouessant TSF (FFU) d'un récepteur radio à cohéreur et d'un émetteur à arc par bobine de Ruhmkorff. La station aura, avec cet équipement, une portée de 80 km et écoulera un trafic avec une flottille de 14 navires. Deux ans plus tard elle utilisera une longueur d'onde dans la bande des 600 mètres et assurera un trafic avec 80 paquebots. En 1907, il conçut, avec F Pellin, un récepteur à galène sans réglage fastidieux pour recevoir les signaux à bord des navires de commerce. La même année, il démontra la possibilité d'utiliser la TSF pour transmettre un signal horaire et régler les chronomètres des navires en mer. Le Bureau des longitudes procéda à l'installation de ce service et les émissions commencèrent le 23 mai 1910. Au cours de la première guerre mondiale, Tissot séjournera plusieurs fois à Bizerte pour équiper en radio les cargos charbonniers utilisées par l'armée. Il en profite également pour travailler sur l'étude des bruits rayonnés par les sous-marins dans la mer.
Atteint par la tuberculose, il décède le 2 octobre 1917 à Arcachon. Déclaré "mort pour la France" par le Président Raymond Poincaré, il repose au carré militaire du cimetière d'Arcachon. Il était Officier de la Légion d'Honneur et officier de l'Instruction Publique.
Pour conclure cette brève biographie, je citerai un extrait du rapport de l'Ingénieur en Chef Marcel Gibouin intitulé " Le développement de la TSF dans la marine Nationale de 1897
à 1939 " (rédigé en 1951): "… c'est à Camille Tissot, qui était lieutenant de
vaisseau en 1897, que revient le mérite des premières réalisations
qui furent faites dans notre marine, et son nom doit être placé
à côté de ceux du général Ferrié
et d'André Blondel, ainsi que de celui de René Mesny, plus
tard venu dans les mêmes recherches, dans la liste des savants Français
qui ont créé la TSF en France...".
Pour le lecteur qui souhaiterait découvrir plus en détail la vie de cet homme de grande valeur que fut Camille Tissot, je l'engage à parcourir le site pour la mémoire de Camille Tissot, proposé par Christelle Sochal-Tissot et Jean Luc Fournier, en cliquant (ici). Il y découvrira une documentation remarquable provenant des archives familiales lui permettant de se replonger dans cette époque des pionniers de la TSF. Un grand merci à tous ceux qui ont participé à la réalisation de ce site qui contribue à la mémoire d'un grand homme, trop souvent oublié.
Richard
F4CZV
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(1) Principe: Le tube A est en série dans-le circuit d'un élément de pile de 1,5 V et dans le circuit d'un relais sensible (généralement un relais magnétique) R. Une onde arrive, le tube devient conducteur, la palette du relais en R ce fermer un contact établissant un second circuit. Ce circuit contient: le Morse inscripteur E et un électro-aimant F, dit frappeur, cet électro-aimant mis en action attire sa palette, qui porte une sphère B, laquelle vient frapper légèrement le tube à limaille et le décohère par choc. Dès lors, revenu à son état primitif, le cohéreur est dé nouveau apte à recueillir une autre onde, qui s'inscrira à la suite de la première sur la bande du Morse. (Source : F1JMM Wikipédia)
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