Une date, un homme : 12 août 1981 - Philip Donald Estridge

Don Estridge
Source : Computer Hope

Ce nom ne vous dit rien sans doute, et pourtant....Il est à la base d'une révolution mondiale, non pas technologique, mais dans l'organisation de notre vie quotidienne, tant professionnelle que privée. Philip Donald Estridge naquit le  23 juin 1937 à Jacksonville dans l'Etat de la Floride aux Etats-Unis d'Amérique. Il fit ses études à la Bishop Kenny High School puis à l'Université de Floride. 

Il travailla ensuite pour l'armée américaine sur un projet de radar piloté par ordinateur, puis à la NASA au Goddard Space Flight Center avant venir à Boca Raton, Floride, chez IBM. Il travailla alors sur le projet du micro-ordinateur IBM Series 1 qui ne fut pas retenu les dirigeants  ne croyant pas à l'avenir d'un tel produit. 

La célèbre firme américaine IBM n'est pas, comme beaucoup le pense, l'inventeur de l'ordinateur personnel. C'est en France et en 1973 qu'est apparu le premier micro-ordinadeur, le Micral N de chez R2E. Qui s'en souvient ? Viendront ensuite sur le marché les produits américains proposés par Apple, Atari, Commodore, Radio-Shack, Tandy....Au siège d'IBM  la direction se rend compte du potentiel de ce nouveau marché dont la firme restait à l'écart.A la fin des années 1970, elle confie alors à Don Estridge le projet de développer ce qui deviendra l'IBM PC.

L’architecture de l'IBM PC est exempte de toute innovation. Elle comprend une carte mère, d'un micro-processeur Intel 8088, de 16 à 256 Kb de mémoire vive et d'une mémoire de masse utilisant au départ un lecteur de cassettes qui sera compléter par un ou deux lecteurs de disquettes....Comme Apple à l'époque, IBM proposait des "slots d’extension" qui permettaient adjoindre des fonctions complémentaires.

IBM PC 5150
 Source :Wikipédia

Le 12 août 1981 restera à jamais un grand jour pour Don Estridge; dans les salons de l’hôtel  Waldorf-Astoria  de New-York, il présentera l'IBM PC 5150 à la presse mondiale. La révolution se passera d'abord dans l'entreprise. Jusqu'à l'apparition de l'IBM  PC, les entreprises privilégiaient les gros systèmes IBM avec l'avantage que le constructeur fournissait la machine, les logiciels, les consommables, la formation et même parfois le responsable informatique....Les cadres des entreprises clientes ne sont pas réceptifs à l'ordinateur personnel. Ils ne sont pas demandeurs, ne savent pas taper à la machine, qui est le travail des secrétaires. Pour eux, le PC  est un vecteur de régression sociale !

A l'inverse, les secrétaires voient l'arrivée du PC comme une amélioration de leurs conditions de travail (correction, stockage, présentation, rapidité....). Mais la présence forte d'IBM dans les grandes entreprises permettra d'imposer peu à peu le nouvel outil dans l'entreprise aidé en cela par l'arrivée de jeunes cadres attirés par l'informatique personnelle. 

Au début des années 1990, le PC  est sur orbite. Sa présence devient impérative dans les entreprises et il commence à conquérir l'espace personnel, surtout chez les jeunes actifs. Le PC IBM 5150 deviendra un XT en 1983, puis AT l'année suivante. Mais la concurrence se développe d'autant plus que les composants sont disponibles chez les fournisseurs d'IBM, la firme n'ayant pas exigé d'exclusivité. Apparaîtront alors les HP, Compaq, Dell, Bull, Nec.....chacun sortant son "compatible" IBM.  IBM perd des parts de marché d'autant plus qu'il ne propose pas d'innovation et que Microsoft est en embuscade. En 2004 sa division PC  passe dans les mains du chinois Lenovo. 

Don Estrige ne connut que partiellement l'importance de son rôle dans cette "révolution". En effet il trouva la mort, ainsiq ue son épouse, dans un accident d'avion lors du crash du vol 191 de Delta Air Lines à l'aéroport de  Dallas Fort Worth International. L'importance de l'informatique personnelle dans l'entreprise, et en dehors, aurait-elle été aussi grande si Don Estredge n'avaitl pas présenté cette "machine" au monde le 12 août 1981 à la presse ?

Pour les plus jeunes voici une vidéo présentant PC IBM 5150, et, pour d'autres... Souvenirs, souvenirs !

Merci de votre visite.

Richard
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