Radioamateur, espèce en voie de disparition?

Il me revient à l’esprit une récente discussion  avec mon cardiologue  lors d’une visite de contrôle. Alors que je l’informai de mon proche départ à la retraite, il me demanda comment j’allais m’occuper. Aucun problème, lui dis-je, j’ai un passe-temps formidable et je compte bien y consacrer une bonne partie de mon temps.  Lorsque je lui déclarai que j’étais radioamateur, il me regarda avec étonnement et ne pût s’empêcher de dire «  Cela existe encore » !

Le radioamateur est sans doute une espèce en voie de disparition, pensais-je. Pour en être certain, je poursuivis ma démarche en abordant, chaque fois que cela était possible, le thème du radio-amateurisme. Quelque soit l’âge, le sexe, la profession de mes interlocuteurs, la quasi-totalité ne connaissait pas l’existence de ce passe-temps. Pour ceux qui en avaient vaguement entendu parler, une partie pensait que j’animai une station locale sur la bande FM et me demandait le type de musique que je passais, et la seconde partie me parlait de la CB.

Lancez-vous dans cette expérience en abordant le sujet avec les personnes que vous rencontrez, bien évidement en dehors de vos relations proches qui savent que vous  êtes radioamateur. Vous allez arriver rapidement au même résultat. 

Cette ignorance du monde radioamateur résulte d’une insuffisance de communication  vers l’extérieur d’une part, et d’un manque de cohérence entre nos différentes associations d’autre part.

Aujourd’hui certaines structures  réalisent quelques opérations de communication intéressantes, comme  les démonstrations de liaison avec la station spatiale, les interventions dans les écoles et collèges, la participation à des manifestations telles les journées de la science,  la journée des associations, des journées « portes ouvertes ».

Il faut d’ailleurs remercier chaleureusement les OM qui les montent et les animent, car elles nécessitent un travail de préparation important, tant sur le plan administratif que matériel, et n’oublions pas que ce sont des bénévoles qui œuvrent avec leurs propres moyens. Qu’ils en soient remerciés.  Hélas, ces actions sont malheureusement trop peu nombreuses pour obtenir un résultat satisfaisant.

A l’autre bout de la chaîne il y a les associations « nationales » ou « spécifiques ». Elles travaillent elles aussi à la défense de nos bandes, participent à des conventions internationales. Là encore, ce sont des bénévoles qui œuvrent et il faut les en remercier. Mais, hélas, trop de divergences les opposent, les divisent. Que de temps et surtout d’énergie de perdu dans des discussions stériles, des critiques réciproques.

Dans ce contexte, il serait opportun de fédérer la communication extérieure, afin de définir une politique efficace de promotion de notre passe-temps, de rédiger  un plan de communication et, bien évidement de le mettre en force.

Fédérer la communication extérieure, c’est  possible. Nous avons tous un point commun : le radio-amateurisme. Nous avons tous le souhait de ne pas voir disparaître notre activité. Nous sommes tous des bénévoles. Nous sommes tous des hommes de bonne volonté, alors, pourquoi ne pas mettre en commun nos énergies, nos idées ? Pourquoi ne pas faire de nos divisions une force commune ?

Dans tous les défis, un homme seul ne gagne pas. Pour vaincre, il faut  une équipe motivée pour participer à la promotion du radio-amateurisme en France, décidée à sortir des sentiers battus en définissant une stratégie (cibles, produits, canaux, événements…). A la suite de quoi, un plan de communication devra être élaboré définissant les missions des intervenants en fonction des opérations à réaliser dans le cadre d’un calendrier à définir.

Si tous les gars du monde…..ensemble nous réussirons, sinon le radio-amateurisme en France disparaîtra.  Ne nous arrêtons pas aux fausses excuses  (passage de la licence, coût du matériel, réglementation, utilisation d’internet pour communiquer, pyramide des âges). Ouvrons les yeux et regardons ce qui se passe chez nos voisins européens, aux États-Unis, au Japon, en Inde…..

Faire savoir que nous existons,  serait déjà une victoire. La suite viendra d’elle-même.