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mercredi 3 janvier 2018

Une date, un homme : 2 janvier 1839 - Gustave Trouvé

Gustave Trouvé naquit le 2 janvier 1839 à La Haye-Descartes (Indre-et-Loire) de Jacques Trouvé, marchand de bestiaux, et de Marie Clarisse Granger, au sein d’une famille nombreuse. Dès son plus jeune age, il montra un engouement pour les mathématiques et le dessin. Doué pour le travail manuel, il réalisa de nombreux automates en bois, chariots et autre objets comportant des éléments mécaniques. A près des études au collège de Chinon, il intégra l'Ecole des Arts et Métiers d'Angers à l'age de 15 ans. A sa sortie, en 1860 il entra chez un grand horloger parisien.

Trois ans plus tard, tout juste âgé de 24 ans, il créa une entreprise de fabrication d'instruments de précision : G.ve TROUVE 6 rue Thérèse à Paris où il fabriqua des instruments de mesures linéaires en buis et ivoire. L'atelier employait quelques personnes et la production s'effectuait en petite série, voire à l'unité. Seule, quelques produits sortaient en plus grande quantité, comme la trousse électro-médicale pour l'armée. L'industrialisation des produits électriques fut une époque importante pour lui.

Son nom figure parmi les 21 membres de la chambre Syndicale des Industries électriques qui s'occupait de la promotion et du développement des produits électriques en cette dernière partie du XIX siècle.

Gustave Trouvé ne fut pas seulement un inventeur il perfectionna nombres d'appareils en recherchant la miniaturisation, et ce dans de nombreux secteurs. Il collabora avec des médecins ou des confrères. Il inventa, pour la médecine, la lampe frontale, la scie électrique pour les chirurgiens,  l'électro-fraise pour les dentistes et bien d'autres instruments. Dans le domaine artistique, il inventa des bijoux lumineux, des oiseaux électriques, des fontaines lumineuses....

Mais le domaine de prédilection de Gustave Trouvé fut l'électricité. Sans générateurs ni moteurs, l'électricité serait restée au stade d'une curiosité. Il est à l'origine de nombreuses avancées dans le domaine des moteurs à courant continu et des piles. Il conçut plusieurs types de moteurs comme par exemple pour équiper une maquette de dirigeable, pour jouet et se spécialisa dans les moteurs de petite taille. Il s’intéressa également à la production électrique et plus particulièrement aux batteries. Il fut l'origine de la pile à treuil, la pile compacte, la pile à renversement ou encore la pile humide.

Le télégraphe militaire de M. Trouvé.
Dans le domaine des transmissions, Gustave Trouvé intervint également avec succès. Il mit au point un télégraphe (1)   couplé à une montre-télégraphe avec manipulateur et récepteur. Cela permettait de coder des lettres ou des mots conventionnels et rendait la transmission d’ordres militaires plus rapide. De plus, cet appareil était complété par un système de dérouleur de câble. Il améliora également les performances du téléphone Bell en augmentant la sensibilité du microphone et la qualité de l’écouteur. Il conçut un avertisseur téléphonique adaptable à n’importe quel modèle de téléphone.

Son nom restera attaché à celui du moteur électrique couplé à un moyen de locomotion. Comment ne pas évoquer la maquette du dirigeable des frères Tissandier, célèbres aérostiers, longue de 3,5 mètres, gonflée au  dihydrogène et propulsée par  un moteur miniature de 220 g alimenté par un accumulateur

Planté de 1,3 kg. L’hélice tournait à la vitesse de 6,5 tours à la seconde et pouvait propulser le dirigeable à la vitesse de 7 km/h. Son autonomie atteignait 40 minutes. Cette maquette fut présentée lors de l’Exposition internationale d’électricité de 1881.

Alexis Clerc, Physique et chimie populaires,
vol. 2, 1881-1883
Comment ne pas évoquer son canot électrique, propulsé par une hélice et son moteur électrique alimenté par une pile à treuil. Voici un extrait du rapport de la Société des Ingénieurs civils sur cette invention : « Le canot peut contenir 3 voyageurs dont on peut estimer le poids à 240 kg. Soit un poids total de 350 kg. Dans ces conditions, les expériences faites sur la Seine les 26, 27 et 28 mai en présence d’un grand nombre de notabilités scientifiques, ont montré que la vitesse a été de 1 m 50 par seconde à la remonte et de 2 m 50 à la descente. La disposition générale du bateau est la suivante : les piles sont au milieu, le moteur à l’arrière sur le gouvernail lui-même ; il est relié à l’hélice par une chaîne de Vaucanson" .

Comment ne pas évoquer enfin son tricycle électrique. Il motorisa un tricycle anglais de marque Coventry, probablement le modèle Rotary avec un « Un moteur de 5 kg alimenté par 6 piles secondaires de Planté. Le poids de l'ensemble s'élevant à 160 kg atteignit une vitesse de 12 km/h. La voiture électrique était née.

Lorsqu'il  mourut le 27 juillet 1902 à Paris, Gustave Trouvé, avec 32 brevets déposés, jouissait d'une grande renommée, tant au niveau de ses confrères que du public. Il ne comptait plus les récompenses et décorations, dont la Légion d'Honneur reçut en 1881. Son image se ternit après sa mort, certaines personnes, sans doute jalouses de son succès, critiquèrent ses inventions. Il tomba par la suite dans l'oubli.C'est vrai que de nos jours les médias préfèrent nous servir des "étoiles filantes" d'une pâle lueur  de la télé-réalité plutôt que d'évoquer les hommes qui ont contribué au développement de notre pays. 

(1) A lire : Le télégraphe militaire de M. Trouvé, page 392,  in La Nature, Revue des Sciences page 391

Richard

F4CZV
73

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