Source : Nitun |
Heinrich Daniel Ruhmkorff naquit le 15 janvier 1803 à Hanovre (Allemagne) quelques mois avant le début des guerres napoléoniennes en Europe qui allèrent durer jusqu'en 1816. Il fut apprenti tourneur puis ouvrier en instruments de précision.
En 1820; il décida de voyager en Europe pour se mettre à la disposition des savants de l'époque, ces derniers recherchaient ardemment des ouvriers qualifiés pour mettre au point leurs appareils de précision. C'est ainsi qu'il intégra à Londres l'équipe de Joseph Bramah, l'un des père de l'hydraulique industrielle (inventeur de la chasse d'eau, de la presse hydraulique, de la tireuse à bière entre autres....), où il participa à l'amélioration substantielle des tours à usinage.
En 1830 il arriva à Paris, dans une France en profondes mutations sociales, économiques et politiques que le roi Louis-Philippe tentera de pacifier, ouvrant ainsi la voie à la révolution industrielle. Il travailla successivement chez plusieurs fabricants de matériel de précision et obtint rapidement une excellente réputation, tant son habilité fut grande.
Tout en travaillant, il fréquenta les cours de physique à la Sorbonne. C'est d'ailleurs à proximité de cet établissement qu'il installa son atelier, au 15 rue des Maçons-Sorbonne actuellement rue Champollion. Son atelier acquit une certaine renommée sur la place parisienne et fut fréquenté par l'élite scientifique d'alors. De nombreux savants firent appel à son savoir faire pour la mise au point de leurs appareils et découvertes. Sa réputation dépassa les frontières françaises et sa clientèle s’élargit.
Il rencontra Antoine Masson et Louis Breguet, deux physiciens français qui inventèrent la première bobine d'induction. Avec Hyppolite Fizeau, autre physicien français, il améliora considérablement celle-ci.Ils obtinrent une puissance extraordinaire. Des étincelles de plus de trente centimètres purent être obtenues au secondaire. Les commotions produites sont d’une extrême violence. Des expérimentateurs peu prudents le vérifieront à leurs dépens. Un collaborateur de Ruhmkorff se trouve ainsi renversé par une décharge qui le laisse dans un état d’extrême faiblesse pendant plusieurs jours.
Les expériences se multiplient. Des blocs de verre de 10 centimètres d’épaisseur sont percés par l’étincelle. Les métaux et les terres les plus réfractaires y sont fondus.
Application utile autant que spectaculaire : la bobine peut enflammer plusieurs explosifs de façon simultanée rendant ainsi les travaux des mines et des carrières plus efficaces (la dynamite a récemment été brevetée par Alfred Nobel). Cette pratique vient, hélas, enrichir l’arsenal guerrier et la bobine est célébrée pour avoir permis, en octobre 1860, de faire sauter le fort de Peï-ho pendant l’expédition de Chine et la "guerre de l’opium" qui se termina par le sac du Palais d’été.
Heinrich Daniel Ruhmkorff cessa ses activités dans les années 1865. Hertz n'a pas encore 10 ans, Marconi n'est pas encore né. S'il n'ignora sans doute rien des théories de Maxwell, qui mourut 3 ans après lui, et des travaux de Thomson/Kelvin, il ignore que la bobine qui porte son nom sera à la base des travaux qui conduisirent, deux décennies plus tard, à l'invention de la TSF.
Il décéda à Paris le 21 décembre 1877. Bien qu'ayant conservé la nationalité allemande jusqu'à sa mort, il aima profondément la France qui reconnut ses travaux en le faisant chevalier de la Légion d'Honneur à l'issue de l'exposition universelle de 1855 où il fit de brillantes démonstrations dans le cadre du Palais de l'Industrie à Paris. Il repose au cimetière Montparnasse et une rue de Paris porte son nom.
Il est rare de voir de nos jours des inventions à l'origine de notre passion fonctionner. Je vous propose une vidéo d'une bobine de Ruhmkorff sous tension. Celle dernière a été réalisée par un ingénieur, Antonio Léon, du département de Physique de l'Université Galileo du Guatemala.
Richard
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