Nouveau sur le blog

lundi 20 novembre 2017

Le bruit radioélectrique externe au récepteur

Facteur de bruit radioélectrique 10kHz-100MHz  (Source ITU)

Lorsque votre récepteur est en service, même en absence de signal, vous entendez un souffle. Ce bruit de fond, susceptible d'être plus ou moins important, s'ajoute au bruit généré par le récepteur, est appelé le bruit externe.

Le bruit externe sont des signaux nuisibles au récepteur. Ils gênent l'écoute et perturbent plus ou moins le décodage des signaux utiles. Ils peuvent être classés en quatre catégories :

- les brouillages : signal d'une station proche de la fréquence écoutée, harmonique d'un émetteur, rayonnement d'un décodeur télé.....Ils occupent une bande de fréquence restreinte.
- les parasites : crépitement dû à un moteur à explosion mal anti-parasité,  un amorçage aux bornes d'un isolateur défectueux... Ils occupent une bande de fréquence très large et sont le plus souvent périodiques.
- Le bruit : souffle continu sur une bande de fréquence plus ou moins large. Il est provoqué par un très grand nombre de signaux survenant de façon aléatoire et que l'on ne peut isoler.
- Les produits d'intermodulation :  bruit mi-interne/mi-externe au récepteur produit par le récepteur en présence de signaux externes.

Le bruit externe est d'origine naturelle ou artificielle.

- origine naturelle terrestre  : les décharges électriques provenant des nombreux orages qui sévissent en permanence  à la surface de la terre, en particulier dans les zones tropicales et équatoriales. Le spectre initial de ces parasites se situe  dans les très basses fréquences (VLF) mais il faut compter avec les harmoniques qui peuvent générer des perturbations jusqu'aux VHF. Plus la fréquence augmente, moins les perturbations sont importantes, ce qui explique qu'à partir de 10 MHz elles diminuent fortement pour être négligeable au-dessus de 30 mHz. Les fréquences élevées autour des 24 GHz et 60 GHz sont perturbées quant à elles par  le bruit due à la vapeur d'eau et à l'oxygène en hyperfréquences. Enfin, moins connu, et moins important si nous le comparons aux autres sources, le rayonnement du sol généré par les objets dont la température est supérieure au zéro absolu.

- origine naturelle extraterrestre : le soleil est un puissant émetteur d'ondes électromagnétiques allant des fréquences les plus basses jusqu'aux rayons gamma. Le bruit perçu sur la terre est généralement faible mais il s'intensifie avec l'activité solaire, principalement sur des fréquences supérieures à 20 MHz. Ces phénomènes peuvent durer plusieurs heures. Notons que le bruit  d'origine solaire varie suivant les saisons  et le cycle solaire. La Lune rayonne également du bruit d'origine thermique. Le bruit galactique, provenant de la matière  interstellaire,  est aussi à prendre en compte. 

- origine artificielle liée à l'activité humaine : la plupart des appareils électriques connectés ou non au réseau peuvent produire du bruit. L'allumage d'une lampe à incandescence, un néon, un moteur électriques, l'allumage d'un moteur à explosion, les écrans, les CPL.......

Importance du bruit externe en fonction de la fréquence

1) VLF, fréquences inférieures à 1MHz
Niveau de bruit très élevé mais également très variable. Les parasites atmosphériques dus aux orages sont perçus à longue distance. Comme l'activité humaine, le niveau de bruit total varie en fonction du lieu et de l'heure du jour. C'est sans doute au Pôle que la bande VLF est la plus calme.

2) Bandes HF de 1 à  à 10 MHz
La différence de niveau de bruit entre la bande amateur des 160m et celle des 30m est très nette. On peut aussi observer les variations journalières et saisonnières du niveau de bruit en regardant l'aiguille du S-mètre. La sensibilité du récepteur n'est pas une qualité primordiale, puisque le facteur de bruit minimum équivalent au bruit externe est de 40 dB ; en revanche, sélectivité et résistance aux signaux forts sont des atouts indéniables.

3) Bandes HF de 10 à 30 MHz
Si la bande 20m est encore un peu bruyante, la bande 10m peut paraître silencieuse, au niveau du bruit de fond, bien entendu... Pour un récepteur un peu sourd, c'est à dire manquant de sensibilité (facteur de bruit supérieur à 20dB), il peut être intéressant d'ajouter un préamplificateur. 

4) VHF de 30 à 150MHz
Bruit de fond relativement faible, sauf cas particuliers. Pour le trafic à longue distance (DX), il peut être avantageux d'ajouter un préamplificateur à faible bruit juste au niveau de l'antenne pour compenser les pertes dans le câble d'alimentation et améliorer le facteur de bruit du système de réception. 

5) UHF 
Le bruit de fond naturel est faible, les sources de bruit liées aux activités humaines sont généralement beaucoup moins gênantes que sur HF. C'est surtout avec les systèmes de réception très performants que le bruit externe sera mis en évidence.

Sources   UIT  Bruit radioélectrique  Recommandation UIT-R P.372-13 (09/2016)
                Le manuel du Radioamateur F5ZV 

Richard

F4CZV
73

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.